Histoire de Weed (alias Glaurung).

Les premières chutes de neiges,la nature qui se mourrait une fois de plus ..

L'hiver frappait de nouveau les terres de Yeso en ce début du mois de janvier.

Sur une petite colline , à travers la brume épaisse du matin, le visage d'une femme commençait à se dessiner.Aucune expression n'était visible sur le doux visage de cette inconnue, seule les larmes coulaient, gelant à une très grande vitesse, on aurait pu y voir une petite pluie de cristaux qui tentait de recouvrir l'empreinte de ses pas dans le sol enneigé.Elle marchait d'un pas vif et déterminé comme si il fallait absolument qu'elle traverse cette mer de glace et ce malgré le peu de vêtement dont elle disposait.On aurait dit qu'une invisible flamme la réchauffait.Une lueur de passion lui apportait un air plus qu'étrange en raison de la finesse de ses traits.

Au fur et à mesure de sa progression et que les rayons du soleil se faisaient de plus en plus intense, une rivière d'un rouge pourpre s'offrit à
elle.

Après une minute d'hésitation elle suivit cette dernière mais on sentait qu'elle avait perdu une partie de son assurance.Puis, d'un seul coup, elle s'immobilisa. Au loin, alors que la brume se faisait de moins en moins présente, une sombre silhouette était allongée sur le sol gelé.

Elle prit une profonde inspiration puis se lança à toute vitesse en direction de cette étrange masse qui ressemblait, de loin, à un pantin que l'on aurai brisé.

Le corps d'un samouraï était allongé sur le ventre, face contre terre.Elle mit donc toute son énergie pour le tourner face à elle, soulevant ainsi la lourde armure.Elle ferma les yeux durant toute la durée de la manoeuvre, la peur était trop grande.

Etait ce celui qu'elle cherchait ? Etait il tombé ?

Après s'être armée d'un courage dont elle semblait ignorer l'existence , elle fît un effort puis ouvrit l'œil droit, puis le gauche, légèrement.

La découverte de l'identité du pauvre malheureux lui fît lâcher un profond soupire de soulagement, en effet, il lui était totalement inconnu, seul le scorpion rouge sang dessiné sur son katana , qui gisait tout prêt, avait un nom et une valeur pour elle.

Désormais il lui fallait reprendre son chemin et continuer ses echerches, elle en était sur et certaine, il était dans les environs, elle le sentait.Son cœur battait de plus en plus fort au point de faire apparaître une certaine douleur au niveau de sa poitrine.Chaque découverte apportait son lot d'inquiétude et de soulagement à la fois.Mais après plus de trente minutes
de marches et de macabres découvertes, le désespoir et la peur commençaient à faire leurs apparitions dans les pensées de la jeune princesse.

C'est alors qu'un bruit familier entra à son tour dans l'esprit de la jeune femme.Elle le savait, elle approchait de la mer, le chemin qui la séparait de son amour était extrêmement réduit.Il était là, a quelques mètres, la joie se mêlant à la peur , elle se mit à courir, un large sourire aux lèvres.

La brume disparût enfin laissant place, tel un lourd rideau de théâtre , à la vision d'un homme portant la tenue traditionnelle du samouraï, agenouillé, face à la mer.Elle n'osa plus bouger, son sourire laissa place à un flot long et continu de larmes.Elle mit sa tête entre ses mains, ayant perdu toute motivation pour faire quoi que se soit d'autre.

L'auréole rouge qui était présente autour de l'homme qu'elle aimait le plus en ce monde signifiait qu'il était trop tard.Toutes ces aventures, tout ces efforts , ces trahisons pour en arriver là.Malgré tout ce qui c'était passé, il était resté fidèles aux uses et coutumes des samouraï et était donc mort en tant que tel.Victime du déshonneurs ultime, il ne pouvait continuer de vivre ainsi et devais agir comme le préconisait le Bushido (livre sacré).[/i

[i]Elle parla à voix basse:

-seppuku (Suicide lié au livre sacré qui doit être fait en cas de déshonneur), tes mots m'ont enlevés ce qui m'était le plus chers au monde ..

Une pétale de cerisier tomba alors sur son épaule.Cette caresse réchauffa quelque peu son cœur mais elle poursuivit son discours sur le même ton monocorde et casi déshumanisé:

-Je suis prête .. père ..

Au loin on entendit alors le bruit sourd d'un katana que l'on sortait de son fourreau...